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Nyla Bearden
Jeu 20 Juin 2024 - 23:28
β Bêta
Le personnage est presque commun, mais non moins sublime : quoiqu’il ne se passe pas une nuit sans qu’elle n’exhibe ses seins fiers et insolents au Titty Twister, la jeune et jolie Sonia Farrow, plus connue sous le nom de scène « Poppy Vixen », a toujours eu plus que personne le soin de son âme. Elle sait son rachat incertain, mais son cœur est grand, et elle ne veut pas accorder trop de crédit au sens étriqué que les puritains ont de la moralité. Ce sont là des choses que Nyla aurait aimé l’entendre dire de vive voix, plutôt que de les découvrir dans un dossier aride, sous le toit mal étanché d’un des petits commissariats qui secondent – vainement – celui de Sunnydale. Elle a depuis peu l’honneur d’en occuper nominalement l’un des bureaux, dont elle chauffe le siège quelque chose comme quatre fois par mois, et voilà presqu’une heure qu’elle compulse des feuillets dont elle ne devrait sans doute pas prendre connaissance, les jambes nonchalamment croisées sur la table. Seuls ses yeux remuent d’une extrémité à l’autre de chaque ligne ; pour le reste, elle se tient dans une immobilité quasiment mortuaire bien connue de ses collègues, qui les dissuade d’insister au-delà d’un convenu et circonstancié « Qu’est-ce que tu fous déjà là, Bearden ? »

Sa surveillance nocturne n’est censée débuter que dans quelques heures. Elle aurait dû profiter de ce répit pour essayer de trouver le sommeil, mais Sonia Farrow et son refus entêté de coopérer avec une « flic », le Père-de-Tout seul sait pourquoi, l’ont tenue obstinément éveillée. Voici pourtant ce qu’elle n’a pas réussi à cacher, dans un premier élan de panique l’ayant menée malgré elle jusqu’aux forces de l’ordre : son implication dans l’un des étranges accidents survenus aux abords de la rivière Columbia ces dernières semaines ; des disparitions mystérieuses, inexplicables, propres à faire questionner la sanité mentale des survivants. Sonia Farrow, par exemple, a d’abord assuré qu’elle se trouvait en compagnie d’une amie ce jour-là, qu’elles profitaient toutes deux d’une fin d’après-midi printanière miraculeusement clémente pour se baigner dans la rivière aux lueurs du couchant, avant que ladite amie ne disparaisse alors qu’elles nageaient l’une près de l’autre – tout simplement : sans cri, sans remous, selon toute apparence exactement comme une statue de sel se serait dissoute au contact de l’eau. D’après le dossier, Sonia Farrow prétend n’avoir rien vu, rien senti, mais aucun corps n’ayant été retrouvé par ailleurs, il a bien fallu lui demander si elle était absolument certaine d’être accompagnée à ce moment-là, si elle n’avait rien consommé, si… si… Seulement voilà, son amie n’avait jamais refait surface – sans mauvais jeu de mots –, sa disparition avait finalement été mise sur le compte des risques que court hélas une fille de mauvaise vie – Nyla avait sourcillé de consternation face à ce raccourci –, et nul ne s’était mis en peine d’écouter Sonia Farrow plus avant, de découvrir ce qu’elle avait réellement vu alors.

L’affaire a évidemment remué en elle de douloureux souvenirs. Il y en a d’autres, plus ou moins similaires, plus ou moins passées sous silence, par impuissance et incapacité à se trouver sur tous les fronts essentiellement. Elle ne saurait blâmer ses collègues. Elle ne saurait non plus se résigner. C’est pourquoi elle a révisé son approche. Oui, Sonia Farrow est de ces âmes touchantes qui n’ont jamais perdu le chemin de l’église malgré leur environnement tout de chair et de stupre : celle de Lover’s Lane, Nyla le sait, reste à ce jour son principal refuge. C’est peut-être le cas également d’autres victimes. À défaut d’avoir pu recueillir leurs témoignages, elle envisage d’essayer de se renseigner auprès du dépositaire de leurs confessions. Cela n’a rien de réglementaire, à plus forte raison quand aucun de ses supérieurs ne l’a assignée à une telle enquête, mais elle a tout de même mieux à faire que de rougir de ses méthodes : il faut avancer.

Quelques minutes plus tard, elle sort du commissariat d’Antonio Bay sous le ciel rougeoyant du début de soirée, vêtue en civil, un long cuir noir sur le dos. Le bouquet odorant, légèrement putride des embruns est bientôt remplacé par les exhalaisons carnées de Lover’s Lane. Le quartier est déjà saturé de son sempiternel nuancier de rouges. Les lumières violentes se répandent sur les peaux comme l’aurait fait une pellicule de sueur, prononcent les regards qui s’échangent et annoncent les fièvres à venir. Nyla s’enfonce imperturbablement dans le réseau de rues, hermétique aux sollicitations, s’il y en a – c’est tout l’intérêt de pouvoir garder la tête froide au cœur d’une telle débauche de phéromones. Elle ne tarde pas à aboutir à la petite église, qui par l’incongruité de son emplacement figure un délicat pétale de rose sur un inépuisable amoncellement de fumier. Elle n’y a jamais mis les pieds, et ne connaît le prêtre qui y officie qu’à travers les piaffements mi-outrés, mi-curieux de sa mère, celle-ci n’ayant pas non plus eu l’heur de le rencontrer en personne et se figurant un homme entre deux âges, probablement dégarni et un peu bedonnant, assurément libidineux, puisqu’on le dit – ô comble de la décrépitude morale ! – habitué des adresses les plus dépravées du coin.

Ce n’est pas ce qui l’intéresse, au fond, bien qu’une part d’elle se réjouisse peut-être de pouvoir commérer avec sa mère à ce sujet par la suite. Elle se tient un moment en retrait, guettant les – rares ? – allées et venues sous le porche de l’église, finit par consulter sa montre, constatant avec satisfaction que Sonia Farrow est scrupuleusement exacte quand il s’agit d’honorer ses rendez-vous spirituels. Nyla entre quelques instants plus tard, avise le confessionnal où la jeune femme a pris place pour se faire absoudre de ses péchés avant son prochain bain de vice, puis se retranche derrière l’un des bancs de prière, en se positionnant de façon à ne pas être vue lorsqu’elle en sortira. L’endroit, à en juger par le mobilier, est récent – et bien plus modeste que le Grand Temple ; mais sans surprise, il ne lui semble bientôt plus si déplacé : après tout, quiconque porte sa foi dans son sein se sent partout chez lui. Le recueillement du lieu, semblable à celui d’une nuit paisible – et c’est beaucoup dire à Haddonfield –, ne tarde pas lui détendre les épaules, à peser doucement sur sa tête à la façon d’une main réconfortante et protectrice. Nyla ferme les yeux. Si elle prie tous les jours, elle ne s’agenouille plus dans la demeure de Vitruvius qu’une fois par an, à la date funeste qui lui a arraché son neveu. Son esprit effleure, en une caresse fébrile et presque craintive, l’image d’un petit garçon tendrement chéri dont elle croit se figurer le jugement, le regard sévère inspectant les motivations parfois troubles de ses actes et laissant douloureusement entrevoir tout ce qu’elle aurait pu faire de mieux. Son expiration s’écourte coupablement dans une prière susurrée du bout des lèvres qui ne prétend pas alléger sa conscience mal lavée, mais se substituer au baiser qu’elle aurait dû pouvoir lui déposer sur la joue ou dans les cheveux.

Elle lui dit tant de choses dans le secret de ses pensées que l’ouverture du confessionnal la surprend. Elle reste immobile, guette d’une oreille attentive l’éloignement de Sonia Farrow, bientôt suivi de la sortie du prêtre, semble-t-il. Son genou craque un peu quand elle se redresse, et son regard tressaille d’un étonnement sincère lorsqu’elle se retrouve nez à nez avec un homme qui aurait probablement eu davantage sa place dans un magazine de mode ou une publicité pour parfum – n’en déplaise aux clergés. La confrontation de son image véritable à celle que s’en faisait sa mère l’oblige à réprimer un début d’hilarité – qui se manifeste à travers un soufflement de nez moqueur. C’est avec une impudence bien éloignée de l’humilité sans affectation de sa précédente posture qu’elle le considère. « Comment ériger le meilleur rempart qui soit contre la tentation ? s'enquiert-elle dans un susurrement presque songeur. En intronisant dans chaque église une plus grande tentation encore. » Elle esquisse un sourire qui n’atteint pas ses yeux. « C’est habile – pour ne pas dire diaboliquement malin. » Oh, cela revient quasiment à blasphémer, et sa mère lui aurait sûrement adressé une forte semonce, mais il faut bien reconnaître qu’il y a là de quoi donner au Vitruvisme et au Bien le même puissant attrait que les âmes faibles prêtent au Péché. Enfin. « Mon père, le salue-t-elle plus sérieusement, avec tout le respect qui lui est dû. Auriez-vous un moment à m’accorder ? En privé, si possible. »
Nyla Bearden
Messages : 15
Age : 34 ans.
Anima : Crocodile des marais.
Second genre : Bêta.
Odeur : Sable.
Occupation : Policière-secouriste fluviale.
Classe sociale : Middle class.
Thème : Elysian Fields – Fright Night
Dispo rp : 2/3.
Image : Un mal pour un bien — Baruch. SDwx8X5
A noter : 1m83 - 81 kg - Buste et jambe droite couverts de tatouages floraux - Quelques caractéristiques résiduelles de son Anima : yeux qui luisent dans le noir, peau rugueuse par endroits et sourire éclatant, bien sûr.
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Baruch Navidson
Sam 22 Juin 2024 - 19:54
α Alpha
Sonia Farrow – c’était une des rares personnes au monde que le Père Navidson pouvait se targuer d’avoir vu à peu près autant nue qu’habillée. Quoique quand elle venait lui rendre visite au temple, c’était souvent dans le but de se confier. Alors, Navidson l’invitait à prendre place dans la petite cabine de bois ciré, scindé par un volet en deux parties bien isolées. Il prenait place sur son fauteuil, que son prédécesseur avait fait rembourrer (et le jeune Père l’en remerciait), sa patiente s’asseyait sur le siège plus modeste, et parlait à voit basse, près du volet, si bien qu’il distinguait les courbes mouvantes de ses lèvres à chacun de ses murmures. Mais c’était tout.

Sa patiente, oui, en quelque sorte. On l’avait prévenu, et il s’y était fait. Navidson officiait dans un temple d’un quartier populaire. Personne ne s’arrêtait pour admirer son architecture, ou son histoire, ou un quelconque folklore local et champêtre. Pas de riches dignitaires non plus, qui seraient venus absoudre leur luxure par le récit d’orgies ou de crimes odieux. Les fidèles dont Navidson avait la charge partageaient avec lui leurs douleurs, nombreuses, leurs rancœurs, honteuses. Il y avait une souffrance sincère dans la voix de certains. Et chez tous, une profonde fatigue. On ne lui parlait des bonnes nouvelles qu’en dehors de la cabine – parfois, on venait à lui avec un grand sourire et une assiette de biscuits ou un gâteau qu’on lui fourrait dans les mains : « c’est pour vous, mon Père – non, non, prenez, ça me fait plaisir ! »

Sonia Farrow ne lui avait jamais offert de gâteau, mais elle faisait partie de ceux qui venaient le voir pour tenter d’atténuer une peine réelle, pesante. Elle venait déjà régulièrement fut une époque. Mais il lui était arrivé quelque chose de grave, et quelque chose de plus grave encore à l’une de ses proches. C’était une loi générale que la sociologie n’avait pas encore découverte, mais que les prêtres et autres psychologues de substitutions connaissaient depuis des siècles et des siècles : les pauvres hères souffraient bien plus de la peine des autres que de la leur.

Quand Sophia pleurait, elle pleurait pour sa Nana. Une amie un peu plus âgée qu’elle, et qu’elle avait toujours appelé comme ça pour s’en moquer gentiment. Mais Pashmina – Nana – avait disparu quelques jours à peine après avoir fêté ses trente ans. Disparu. Il n’y avait pas d’autres mots. C’était ce que Sophia répétait en boucle : un instant, elle était là, un instant, elle n’était plus là. Pas un remous, pas une forme sombre s’abîmant sous la surface. C’était comme si elle n’avait jamais existé, avait dit Sophia, et la première fois qu’elle avait évoqué ces mots, elle les avait pratiquement criés, plusieurs fois. C’était comme si elle n’avait jamais existé !

Ces filles étaient les seules à veiller les unes sur les autres. Leurs plaintes à la police d’une clientèle trop brutale restaient aussi vaines que des mots dans le vent, quand elles n’étaient pas tout simplement moquées – elles n’avaient pas toujours de famille qui soient disposées ou en mesure de les soutenir, et les amitiés étaient parfois piégeuses, lorsque tout le monde luttait pour sa propre survie. Alors, qui restait-il au monde pour témoigner de l’existence de Nana ?

Il n’y avait que Sonia, et on la prenait pour une folle.

Au moins deux fois par semaine, la peine lui était trop insupportable, et elle venait voir le Père Navidson pour essayer de trouver un peu de réconfort, pour se persuader de ne pas perdre la tête. Comment une femme adulte pouvait-elle disparaître ? Est-ce que tout cela n’était qu’un rêve ?

Au fil du temps, par une magie inexplicable mais bien connue, Sonia Farrow avait fini par aller mieux. Elle n’avait pas d’autre choix que de continuer à travailler, de toutes façons, et il a fallu trouver un moyen de continuer. Ce moyen, pour elle, avait été la colère froide – et de continuer à parler au père Navidson.

Et depuis tout ce temps, le père Navidson avait écouté. Lui aussi, cette histoire l’avait moins affecté avec le temps. Mais les premières fois où Sophia était venue le voir, il en avait été secoué. Dans son petit temple, même si les vies étaient tourmentées, on n’avait pas souvent ce genre de drames. On lui avait maintes fois répété que sa position était d’écouter, pas de parler. Il ne devait rien conseiller qui ne relève pas de la prière ou du secours spirituel. Il ne devait rien proposer, n’avoir aucune initiative.

Cette inaction forcée le tuait. Même aujourd’hui, elle le peinait profondément. Il aurait tant voulu prendre Sophia dans ses bras, la serrer contre lui juste un instant. Mais ç’aurait été aller trop loin, il le savait.

Il le regrettait cette fois aussi, lorsqu’il attendit qu’elle s’en aille ce jour-là. Une fois ses pas éloignés, il soupira profondément, retira un instant ses lunettes pour frotter ses yeux et sortit du cabinet.

Il ne s’attendait pas à croiser quelqu’un. Bien sûr, cette grande femme, très belle, à la peau brune et au maquillage élaboré, aurait pu être l’une des fidèles du temple, mais ordinairement, cette assemblée se contentait de le saluer à voix basse quand il passait. Elle …

Elle le contempla de pied en cap, souffla du nez, et lui déballa trois phrases qu’il ne comprit pas. Enfin, pas tout de suite. Il allait dire bonjour, mais il resta la bouche légèrement ouverte, un peu stupide – puis, les implications montèrent à son cerveau, et il sentit ses joues rougir brutalement sous ses lunettes. Il était plus habitué au flirt innocent des grands-mères qu’à se faire traiter d’appel à la luxure – et il lui fallut un instant pour retrouver quoi dire.

« M-ma fillle. »  

Ne sachant plus quoi faire de ses mains, il inclina la tête pour remonter ses lunettes sur son nez d'un rapide geste de l'index ; une habitude qu’il avait contractée quand il était adolescent et qu’il n’avait jamais vraiment abandonné, même si elle se manifestait bien plus rarement depuis qu’il avait pris de l’âge.

A la demande de la femme, il jeta un œil aux bancs du Temple. Ils étaient presque vide, mais ça n’avait aucune importance : les confessions se faisaient dans le secret.

« Certainement. Venez … »  

Certes, elle était bien mise, et certes, elle était un peu … entreprenante, dans sa foi. Mais après tout, chacun et chacune avait le droit au secours de la religion. D’un geste bien travaillé, il indiqua à ce qu’il pensait n’être qu’une ordinaire fidèle le cabinet dont il venait à peine de sortir.

« Prenez place, je vous en prie. »  
Baruch Navidson
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Age : 33 ans
Anima : Hibou Grand-duc
Second genre : Alpha
Odeur : Camphre
Occupation : Prêtre
Classe sociale : Working class
Thème : La vie ne m'apprend rien
Dispo rp : 0/3 ! Tout pris !
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• Prêtre / Alpha / 1m85 / Nageur / Toujours avec des lunettes
• Solitaire / Bienveillant / Très à l'écoute / Parle peu
• Endeuillé de son jeune frère et de son père / Remet sa foi en question sans se l'avouer / A deux crises existentielles par jour


Nyla Bearden
Dim 23 Juin 2024 - 14:10
β Bêta
Il serait difficile de définir le regard que Nyla porte sur le Père Navidson à cet instant ; peut-être, si elle avait été malintentionnée, celui d’un tranquille prédateur qui regarde sa pâture s’empêtrer inexorablement dans les rets que l’on a tout spécialement tendus pour elle. C’est en tout cas parfaitement posée, avec un cillement serein et sans chercher à lui porter le moindre secours, qu’elle observe le lent cheminement de ses paroles dans l’esprit de l’homme : l’entrouverture déconcertée des lèvres, l’incarnat subit de ses joues, le bredouillement enfin auquel fait écho la fébrilité de son geste – de ceux que l’on ébauche pour retrouver un semblant de contenance… Était-ce trop facile ? Bien qu’elle ne s’en félicite pas au fond, sans doute y prend-elle un trop vif plaisir sur le moment ; aussi se morigène-t-elle presque d’avoir ainsi tourmenté ce pauvre prêtre qui, décidément, ne correspond pas du tout à la description que sa mère trop friande de cancans a pu lui en faire.

Il lui donne tout de même une furieuse envie de recommencer.

Par bonheur, son professionnalisme la rappelle à l’affaire autrement urgente qui l’a menée jusqu’à lui. Alors, plutôt que de se donner le temps de trouver adorable sa première réaction, plutôt que de se hasarder à l’embarrasser davantage, elle lui sait intérieurement gré de la recevoir malgré tout avec tant de délicatesse et tâche de se concentrer sur l’essentiel. Bien sûr, c’était à prévoir, il semble la prendre pour l’une de ses ouailles, et il y a d’ailleurs quelque chose de drôlement savoureux – pas trop, tout de même – à se faire appeler « Ma fille. » de lui. Pendant une seconde, elle se demande s’il ne s’agit pas là en effet d’une approche plus judicieuse ; mais en fin de compte, quand il lui désigne affablement le confessionnal, d’un mouvement sans doute mille fois répété, elle secoue négativement la tête, son sourire prenant une couleur plus sincère : « Oh non, mon père, vous vous méprenez : ce n’est pas l’état de ma conscience qui m’amène – du moins pas aujourd’hui. » Nyla est évidemment capable de dissimuler, mais ce n’est pas ainsi qu’elle veut en user avec lui, pour la simple raison qu’elle croit réellement à l’aide qu’il est susceptible de lui apporter. Son instinct, probablement. Elle écarte donc le pan de son manteau auquel est suspendue sa plaque et se présente plus avant, quoique de façon laconique : « Pardonnez-moi : Nyla Bearden, police fluviale. » Elle se tient naturellement à l’affût de toute démonstration de réticence, puisqu’il est rare que les représentants de l’ordre soient en odeur de sainteté auprès des Midians. « J’enquête sur une série d’accidents survenus dernièrement près de la rivière Columbia. » Elle ne manque pas, en expliquant les raisons de sa présence, de diriger son regard vers la porte que vient de franchir Sonia Farrow – il comprendra peut-être.

Elle reporte son attention sur lui, le dévisageant un peu trop fixement sans doute, avant d’esquisser un pas dans sa direction. « Je ne me targue pas d’être reconnaissable pour vos fidèles, mais je me figurais qu’il valait tout de même mieux ne pas courir le risque d’être surpris en compagnie d’une inspectrice trop curieuse. » Elle ne précise pas qu’elle souhaite par ailleurs être en mesure de le regarder droit dans les yeux et d’étudier soigneusement ses expressions s’il lui permet d’échanger avec lui. C’est assez évident, à la façon dont elle se tient : il y a dans sa posture quelque chose de l’ordre de l’intrusion, et qu’elle ne refreine qu’inconsciemment, au nom de lois animales ayant ordinairement peu de prise sur elle. Du reste, avec la meilleure volonté du monde, elle ne veut pas compromettre, d’aucune façon, l’utilité morale et spirituelle qu’il peut avoir auprès de ses paroissiens. Elle sait à cet égard que sa démarche n’a rien d’orthodoxe et qu’elle va devoir jouer habilement pour ne pas se faire rabrouer trop vite. « Sans doute disposez-vous ici d’une pièce où nous pourrions nous entretenir face à face et à l’abri des oreilles indiscrètes ? » Enfin, bien que cela lui coûte un peu, elle se donne l’air d’insister : « J’ai vraiment besoin de votre aide, mon père. »
Nyla Bearden
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Age : 34 ans.
Anima : Crocodile des marais.
Second genre : Bêta.
Odeur : Sable.
Occupation : Policière-secouriste fluviale.
Classe sociale : Middle class.
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Dispo rp : 2/3.
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Baruch Navidson
Mer 26 Juin 2024 - 13:38
α Alpha
Contre toute attente, la proposition de Navidson fut poliment déclinée. Lorsque la fidèle secoua doucement la tête, et par la même occasion ses longs cheveux noirs, il ne put s’empêcher d’être un peu surpris. Sa main retomba lentement le long de sa jambe. Et, curieux, il la regarda lui montrer la doublure de son manteau. Ah …

Il mentirait s’il disait qu’il n’était pas un peu désabusé. Peut-être qu’elle n’avait pas de mauvaises intentions, après tout. Mais comme on avait prévenu Navidson contre la tentation d’offrir plus de soutien à ses ouailles dans le besoin qu’il n’aurait dû, on l’avait aussi mis en garde contre ce genre de pratiques. Le secret de la confession était sacré, lui avait-on toujours répété. C’était la seule garantie qu’il pouvait vraiment donner à celles et ceux qui venaient le voir pour cela – c’était leur seule béquille. Elle ne valait pas les anxiolytiques, mais c’était déjà ça.

Il n’avait jamais, jamais dérobé à cette règle. Des proches de fidèles étaient venus lui demander, avec les meilleures intentions du monde, quelques bribes d’informations, pour des raisons diverses – mon fils a fugué, a-t-il dit où il comptait aller ? Ma femme est morte, a-t-elle fait connaître auprès de vous des dernières volontés ? – il s’était toujours arrangé pour détourner la conversation. Il ne pourrait pas user de tels tours avec elle, il le savait d’avance. Son statut de policière lui importait peu, à la vérité. Il refusait l’accès au contenu des confessions à tout le monde, même à ses collègues, les rares fois où il en croisait.

En même temps, une voix désagréable lui soufflait à l’oreille une autre chanson. Peut-être qu’il allait enfin pouvoir sortir de cette abominable inaction.

Entendre le nom de la femme lui fit réaliser qu’il ne s’était même pas présenté – désarçonné qu’il avait été par son petit numéro de charme. « Baruch Navidson. » Son regard suivit celui de l’officière, vers la porte par laquelle Sonia Farrow était sortie. A cette pensée, au murmure de la voix dans son cœur, il eut un léger soupir. Sa décision n’était pas prise. Il aurait aimé qu’elle le soit.

Bien sûr, une telle conversation ne pouvait avoir lieu dans le confessionnal. Il acquiesça lentement. Discuter en privé ne l’engageait à rien – même si son manteau pouvait possiblement dissimuler une arme à feu, Navidson n’avait pas l’impression que Bearden comptait le menacer à bout portant. Avec l’expérience, il avait acquis une certaine compétence à déceler le désespoir. Son insistance relève davantage de la conscience professionnelle, d’un véritable désir d’avancer sur cette enquête, de trouver des réponses.

Au fond, elle voulait peut-être vraiment aider les gens. Même s’il ne comptait pas briser son éthique pour elle, et même s’il allait sans doute falloir négocier, ça leur faisait un point commun non négligeable.

« Suivez-moi. »

Il hésita, l’espace d’un instant, à la faire monter chez lui, avant de rejeter l’idée. Elle risquait de se sentir trop en confiance, et il voulait lui signifier qu’elle n’avait pas gagné la partie. A la place, il la guida vers le cœur du temple, remonta la nef, et se dirigea vers l’une des petites pièces adjacentes à l’autel, et qui servait de salle de pause improvisée. Navidson organisait régulièrement des événements pour ses ouailles – ou plutôt, pour être exact, il permettait qu’on use du temple comme lieu de réunion pour diverses occasions lorsqu’on le lui demandait, et mettait la main à la pâte. Il fallait alors un lieu où les bénévoles puissent prendre un café, laver la vaisselle utilisée ou stocker quelques bricoles. C’était une petite pièce dotée d’une unique fenêtre à grille, d’un évier et d’un plan de travail occupé par une vieille cafetière et de quelques tables et chaises empilées. Des racks, contre les murs, contenaient les vestiges des décorations inutilisées ou réutilisables d’un goûter pour les enfants du club de football local, d’un adorable mariage en petit comité, de réunions d’Alcooliques Anonymes.

Avec un nouveau soupir, plus causé par l’habitude que par une réelle lassitude, Navidson attrapa une chaise tout en haut d’une pile, habitué à la manœuvre. De l’autre main, il en tira une autre, déjà sur le plancher des vaches, et les amena l’une en face de l’autre. Autant être à l’aise. « Un café, ma fille ? » Sans attendre sa réponse, il se saisit de la petite boîte en métal près de la cafetière, changea le filtre, le garnit de nouveau, remplit le percolateur, et alluma l’engin. Si elle n’en prenait pas, lui, sentait qu’il allait en avoir besoin. Il avait encore sur les épaules la confession de Sonia.

En attendant qu’il coule, il resta debout près du plan de travail, la chute des reins négligemment appuyée contre celui-ci, et croisa les bras en dévisageant la policière. La balle était dans son camp. Il aurait pu lui dire de suite que le secret de la confession lui liait les mains et lui cousait la bouche, mais il sentait que c’aurait été comme l’insulter. Elle le savait. Mais peut-être qu’elle était assez conciliante pour trouver un moyen de le faire coopérer sans qu’il ait à briser sa déontologie.
Baruch Navidson
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