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Gayle Fitzroy
Ven 14 Juin 2024 - 20:40
Ω Oméga

Il se fond dans la masse du campus, foule dense estudiantine, aux looks finalement si conformés. Il y a dans cet endroit les mêmes échos, les mêmes clans, les mêmes drames, l'odeur même de lycéens qui ont à peine grandi et ne font que jouer aux adultes en devenir. Il y a ici ce microcosme incroyablement lumineux en éclipse de la noirceur intrinsèque des cœurs thérians. Il ressemble à n'importe lequel d'entre eux, avec sa carrure de béta, ses cheveux gris, ses yeux argent et son bombers violet et noir à peine plus défraichi que les leurs. Il rôde entre deux mondes, passe dans les mailles d'un fin filet. Dans cet endroit trop grand pour lui, qui saurait dire s'il est ou non à sa place. Dans la poche de son jean, une carte d'étudiant qui n'est pas à son vrai nom et mentionne sobrement "Mike Morningstar, né le 12/02/1964". Pas de photo d'identité, il aura qu'à prétendre qu'elle s'est détachée et pour cause, il y a un reste de colle dans le cadre vide. Mais qui irait vérifier ?

Arpenter le campus lui laisse une drôle d'impression, un goût doux amer. Il était destiné à être ici, au milieu d'eux. Il était né pour ça, lui avait-t-on apprit, avant même qu'il sache marcher. Il était né pour régner, pour diriger, pour montrer la voie, étoile du soir, guide de lumière. Il n'était pas une étoile, seulement une comète passagère dans le ciel sombre. Et son allure d'étudiant n'était qu'un mensonge de plus. Gayle leva doucement la tête pour admirer la splendeur d'un crépuscule sur le déclin, reflétant ses indigos et ses ors chauds sur les briques rouges du bâtiment central qui abritait la bibliothèque universitaire. L'endroit aux allures de temple païen du savoir l'intimidait étrangement. C'était il y a longtemps.

Le jeune homme passa les portiques sans être inquiété, tripotant machinalement la fausse carte étudiante dans sa poche. Il croisa un groupe d'oiseaux colorés, piaillant en une volée charmante. Deux armoires à glace alpha lui jetèrent un regard avant d'heureusement se désintéresser de lui. Il passa rapidement entre deux groupes de fils à papa qui bombaient le torse devant des jolies filles aux jupettes volant le long de leurs gambettes dorées. Il les ignora tous pour s'engouffrer dans le bâtiment. La fraîcheur minérale des vieilles pierres avait une odeur particulière, mêlée à celle du papier. Il frissonna malgré lui. Ses yeux de mercure liquide étaient cernés par ses récentes chaleurs - éprouvantes, épuisantes. Il n'avait pas pu se payer des suppresseurs et putain ce que c'était fatiguant. Son corps accusait le coup de trois nuits d'angoisse, fuyant les gens pour tenter de trouver un endroit sécurisé. Un béta qu'il connaissait lui avait proposé de la loger le temps que mais Gayle n'arrivait pas à faire confiance, même à ces derniers. Il connaissait heureusement bien des lieux depuis des années, ces endroits marginaux où ne vivaient que les dingues et les paumés étaient tantôt sûrs, tantôt non. C'était à ça que ressemblait sa vie.

Les rayonnages se succédaient en files bien ordonnées qu'il suivait en silence. Il n'était pas très sûr de lui, malgré son allure faussement décontractée pour ne pas attirer l'attention : il y avait si longtemps qu'il n'avait pas fait quelque chose d'aussi normal et banal que de chercher un ouvrage dans une bibliothèque. Il avait choisi la bibliothèque étudiante car c'était gratuit, et ainsi pouvoir voler le livre pour son contact qui lui avait promis des suppresseurs pour le mois prochain. Ce n'était pas grand chose, finalement. Il n'aimait pas spécialement voler mais qui irait pleurer du manque d'un seul pauvre livre qu'ils pourraient aisément racheter ?

Section M : mythologies du monde. Gayle ne savait pas trop ce qui poussait ce drôle de type à lui demander une encyclopédie précise sur le pré-vituvisme, écrit par une certaine Norma, Norman ou peu importe. Il s'en foutait un peu : les suppresseurs étaient à ce prix. Peu importe. Il pourrait tout aussi bien se torcher avec les pages qu'il n'en aurait rien à faire.

Jusque là, tout était calme.
Soudain, une arythmie.

Le raton en lui le poussa à se redresser brusquement, à lever la tête, à balayer du regard la rangée. Personne pourtant. Bizarre ? Un pas. Lourd. Prenant, battant comme un coeur languide. Gayle serra contre lui l'ouvrage comme une barrière dérisoire contre la fatalité. Un frisson glacé remonta tout le long de son échine. Il lutta de toutes ses forces pour ne pas jeter le livre et s'enfuir. Il se tourna, tout en raideur, comptant les pas comme les secondes qui le rapprochait de l'inexorable...

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Gayle Fitzroy
Messages : 20
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Anima : Trash panda (raton-laveur)
Second genre : Omega
Odeur : Fleur de prunier
Occupation : SDF
Classe sociale : Lower working class
Thème : ♫ Once, there was an explosion
Dispo rp : 0/2
Image : Pedro pedro pedroooo
Norma Tillinghast
Ven 14 Juin 2024 - 22:11
α Alpha
"Vous ne devriez pas être ici."

Derrière ses épaisses lunettes, le regard de Norma se posa sur les deux étudiants qui étaient en train de se bécoter en toute impunité entre deux rayonnages de la bibliothèque universitaire. Si le ton était plus amusé que réellement à la réprimande moralisatrice - elle avait été jeune, elle aussi - la Chouette avait insisté sur la négation dans sa phrase, faisant une priorité de se faire bien comprendre sans pour autant avoir à sauter à pieds joints dans la discipline. Elle hocha du chef sans rien dire d'autre, signe qu'il lui serait possible de tourner les talons si les deux jeunes gens en faisaient autant ; ce n'était pas un endroit pour les démonstrations débordantes d'affection, c'était le bon sens même. Mais Norma n'était pas une bête d'autorité - du moins pas directement - et les étudiants‧es qui assistaient la connaissaient sous la forme d'une professeure souriante et débonnaire, qui ne s’embarrassait que de son travail : celui de prof, pas de surveillante. Elle considéra le couple en silence mais avec une insistance autoritaire, laissant ces derniers pétrifiés de surprise. Ils se carapatèrent dès la surprise passée et la Chouette n'eut qu'un soupir en prémisse à un nouveau sourire, avant de reprendre sa route.

Lissant les quelques plumes qui dépassaient du col de sa chemise et ajustant par toc ses lunettes sur son bout du nez, elle allait s'en retourner sans hâte à la sortie de la bibliothèque quand une impression étrange capta ses sens ; tous à la fois, dans un vertige perturbant qui lui mordit brutalement les reins au point que son cœur manqua un battement, la figeant sur place. Quelle drôle de sensation. Sa paire de jambes interminables lui sembla bien faible tout d'un coup mais plutôt que de se laisser aller à la faiblesse, la quadragénaire se sentit soudain prise d'une bouffée d'urgence sans précédent. Elle s'agitait en dedans, sans que rien ne fut perceptible en dehors ; tout juste eut-elle l'air un peu préoccupée, pressant le pas pour suivre une trace invisible, indicible. C'était une fragrance ténue qui flottait presque insolemment dans l'air, et qu'elle suivit comme un animal poursuivait la piste de quelque chose, la nife relevée humant l'air ambiant sans se soucier du reste. Ses pupilles s'étrécirent, faisant d'elle - une personne raisonnable et cartésienne - une créature d’instinct, d'instant.

Il faisait soudain chaud comme l'Enfer dans la vieille bibliothèque. La piste devenait un véritable parfum, distant et si proche à la fois, une odeur douce et florale mais aussi gourmande et sensuelle. A mesure qu'elle se rapprochait, l'Alpha eut l'impression que l'odeur se rapprochait d'un arbre qui exaltait une forte odeur d'amande amère quand il était blessé. Qu'est-ce que c'était, bon sang ? L'impatience qui ne faisait pas parti de son bréviaire d'ordinaire devint sa langue natale, et elle se glissa entre deux rayonnages avec l'aisance d'un éléphant dans un magasin de porcelaine, faisant tomber plusieurs gros ouvrages au soleil, dont un sur son pied. L'odeur de fleur de prunier était trop entêtante pour qu'elle se soucie du reste, mais Norma manqua de trébucher bêtement sur les livres, se retenant à une étagère avant de tomber nez à nez avec un jeune homme aux cheveux gris qui semblait être la source de l'odeur qu'elle avait suivie à la trace.

Penchée sur lui comme un vieux saule, ses lunettes avaient glissé au bout de son gros nez rond et son visage joufflus était paré de roseurs qui lui donnait un teint cramoisi, d'effort plus que de honte cependant. Ses yeux jaunes étaient fortement plissés en direction du jeune homme, ne voyant presque rien sans ses verres correcteurs bien trop bas sur son nez. Sa grosse main se posa par maladresse sur l'épaule de l'inconnu qui serrait un livre dans ses bras, l'autre posé sur le bois de l'étagère. Sa propre odeur emplissait l'endroit et - loin de l'image glamour qu'on voudrait voir de son Alpha destiné - elle suait impitoyablement sous les bras, créant les prémisses d'auréoles sur le tissu de sa chemise. Les plumes de son gorgerin étaient toutes hérissées.

"Qui êtes-vous ?", demanda Norma d'une voix trop rauque pour être naturelle, cherchant un souffle qu'elle ne faisait que de perdre, le visage ordinairement pâle à présent tout rougeot. Elle n'était pas stupide, et n'était plus une collégienne. Une part d'elle savait très bien qui était cet illustre inconnu en raison du trouble qu'il lui occasionnait et qu'elle n'avait jamais expérimenté auparavant. C'était violent, ça mordait au flanc, ça fouaillait les viscères, ça collait à la peau. Il lui paraissait évident qu'il était cette personne qu'elle avait trouvé sans jamais chercher, et qui lui était destiné. Toujours penchée sur lui, Norma essaya de se reprendre et ouvrit plus grand les yeux, repoussant ses lunettes sur son nez d'un index ferme. "Excusez-moi", reprit la quadragénaire en retrouvant sa contenance, la voix plus posée, le visage moins dans l'urgence.

Et pourtant tout dans son langage corporel parlait l'envie de se rapprocher malgré elle de cet homme. La proximité qu'elle lui imposa sans s'en rendre compte, le souffle lourd se posant sur ses cheveux gris. Cette main sur l'étagère, l'autre qui se retira à contre-cœur de son épaule. Norma prit une grande inspiration, se gonflant comme un moineau - un gros moineau de plus de cent kilos et plus de deux mètres certes - les plumes revenant finalement à la normale.

"Je suis navrée si je vous ai fait peur",lui dit-elle d'une voix douce, ne trouvant rien à dire que d'offrir la politesse la plus plate et la moins émotionnelle qui soit. Des paroles d'une banalité à pleurer face à, la personne la plus exceptionnelle de sa vie, maladroites et preuves de son trouble. Pour le reste, Norma savait qu'elle devait reculer. Mais sa nature d'Alpha lui intimait de s'approcher encore un peu plus, d'imposer sa haute stature, son odeur, sa chaleur à cet homme qui lui appartiendrait tôt ou tard, à auquel, qu'elle le voulait ou non, elle appartiendrait en retour.

Le professeure Tillinghast avait toujours pensé que le Cronemeadan était le plus grand trésor qu'elle avait découvert. Elle avait trouvé bien plus précieux qu'un site préhistorique, et bien plus mystérieux : son âme sœur.


Dernière édition par Norma Tillinghast le Jeu 27 Juin 2024 - 18:00, édité 1 fois
Norma Tillinghast
Messages : 112
Age : 41 ans.
Anima : Chouette Harfang.
Second genre : Alpha.
Odeur : Résine de pin.
Occupation : Enseignante-chercheuse en Histoire Ancienne à l'université Miskatonic et comtesse de Kingston.
Classe sociale : Upper Class.
Thème : Jane ● It's a fine day ♫
Dispo rp : 1/4 dispo.
Image : Un soleil noir et lourd qui épaissit le jour [Norma] 6f63518397e95958affbe1c3ff757b4e1decb105
A noter : Hypermétrope · en pleine crise de la quarantaine · addict à la clope, au diet coke et au thé noir · oiseau de nuit · un peu paternaliste avec les Omégas.
► Ma fiche de perso.
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Gayle Fitzroy
Dim 23 Juin 2024 - 14:46
Ω Oméga

L'instant l'obligeait à se figer, à répudier cet instinct qui le forçait à vouloir se cacher dans le plus petit trou qui soit, dans l'endroit le plus reculé de ce vieux monde. Le poumpoumpoum martelé du pas, le bruit des livres qui choient, le tremblement évocateur du parquet : tout annonçait l'arrivée imminente, redoutée, redoutable. Cellui qui approchait pourrait très bien être du genre pachyderme tant tout s'ébranlait jusqu'à l'éclipse finale.

Gayle était demeuré immobile, statufié sur place, pétrifié d'angoisse, l'estomac au fond des talons, le coeur au bord de l'avarie et le cerveau à l'envers. Jamais il n'avait ressenti une telle terreur - enfin si, mais c'était il y avait très longtemps et cette réminiscence ajoutait à sa crise d'angoisse. Complètement incapable de forcer ses pieds à bouger, le jeune homme se retrouva donc dominé d'une immense... personne ? Femme ? Oiseau ? Il dégluti, incapable encore d'émettre le moindre filet de voix, ses sens saturés et le cerveau en fatal error. Les circuits grillés, plus personne ne répond, mayday, mayday !
Encore à peine capable de rassembler la moindre pensée cohérente, son corps prend le relais, ce traître de corps d'oméga qui soudain tremble, se pâme et rougit. L'odorat lui revient en premier, captant un savant mélange de résine de pin - qui domine le reste - de sueur et de vieux bouquin ainsi qu'une marque de lessive qui lui rappelle vaguement quelque chose.
Second temps, la vue. Des plumes blanches en désordre, un visage rouge et des yeux clair baissés en direction des siens, qu'il lui dérobe en un instant. Sa propre respiration se calque violemment sur l'arythmie de l'autre. Son corps tressaute, un truc le mord furieusement aux reins avec plus de fureur que lorsque ses chaleurs ravagent son pauvre corps. Ca rugit de partout, son corps se tend comme une corde de guitare mal accordée, il retient deux pas qui lui ont échappé et qui ont essayé de le conduire droit dans les bras de la géante - son genre lui apparaît plus nettement à présent que ses paupières se décillent.

Elle parle, il n'entend qu'un bourdonnement, jusqu'à ce que l'ouïe lui revienne en même temps que la parole et tout ce qu'il trouve à dire, à répondre à faire... Un hurlement primal monte le long de sa trachée, éclot sur le bord de ses lèvres et se propage dans toute la pièce tandis que le geste lui est rendu et qu'il jette de toutes ses forces le lourd ouvrage qu'il portait en bouclier en direction de sa putain d'âme sœur. Le livre, jeté avec la force du désespoir, n'atteint heureusement pas l'inconnue, ricoche contre le rayonnage, rebondit contre le poitrail avec heureusement moins de force que le lancé initial avant de s'écraser au sol dans un bruit sourd. La bibliothèque a pris des silences de tombeau, tous surpris dans leurs tâches par ce cri aiguë et improbable digne de quelque dessin animé. La bibliothécaire quitte même son aire de harpie pour foncer vers eux avec un "CHUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUTEUUUUH", les lunettes de travers et l'air horrifiée. Découvrir sa collègue sur les lieux du tapage la désarçonne un peu "Ho, madame Tillinghast, je ne pensais pas que c'était vous... Hum... hum" Un silence, gêné : "Bon veuillez faire attention à contenir l'enthousiasme de ce jeune homme... Et attention aux ouvrages je vous prie." La voilà qui repart et Gayle demeure là comme un flan, sonné, incapable encore de retrouver le verbe et la pensée.

Foudroyé d'envies contraires - courir au loin en hurlant et se jeter dans les bras de la personne en face de lui - Gayle demeure raide comme un piquet, les muscles endoloris d'être trop contractés. "Hein... Heu... Z'avez dit un truc ?" Il retrouve la parole pour bredouiller comme le dernier des crétins. Ses mains solides et calleuses sont agitées de tics pendant qu'il en passe une sur sa nuque courte et l'autre s'enfouit en un poing dans la poche de son jean.  "Heu bon, c'pas tout ça... Mais heu... Aller hein... J'vais y aller, hein." Il amorce un pas raide comme la justice, avant de se rendre compte qu'elle bouche tout l'espace et ne fait que se rapprocher d'elle et cette odeur qui le fait mollir comme un spaghetti trempé dans l'eau bouillante. "'Fin si... vous pouviez hein... Vous décaler... A... A la revoyure m'dame..." Il tressaute sur chaque mot, les joues rouges de honte, de désir, de tout ça putain à la fois. Il n'était pas prêt, bordel. Pas comme ça, pas maintenant ni jamais...

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Gayle Fitzroy
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Norma Tillinghast
Jeu 27 Juin 2024 - 18:52
α Alpha

Les premiers mots échangés étaient d'une affligeante banalité, mais qui savait parfaitement réagir face à la première image de ce qui semblait être la personne qui était parfaite pour nous ? Cartésienne et sceptique, Norma avait traversé la moitié de son existence à voir le concept des Âmes-Sœurs comme une fable  faite pour faire entrer les Thérians dans un certain moule, pour rassurer les Omégas et conforter les Alphas. Face à cette mythologie qu'elle n'avait jamais accepté sans la rejeter directement - c'était plus de l’indifférence - la Chouette se retrouva mise à quia face à cette rencontre qu'elle n'imaginait pas possible ; encore moins possible était l'idée que ce n'était pas une rencontre, mais des retrouvailles. Elle s'enfonça tout comme l'Oméga en face dans dans une maladresse née d'une certaine forme de perte de contrôle qu'elle se refusait d'ordinaire. L'Oméga demeurait immobile, comme pétrifié sur place ; lui faisait-elle peur à ce point ? L'Alpha tenta de se montrer délicate, de parler d'une voix posée et douce. Mais rien n'y faisait car cette crainte primordiale qu'elle lisait sur le visage du jeune homme était bien loin de l'inquiéter : elle excitait une partie d'elle que Norma n’appréciait pas. Après tout les Chouettes étaient-elles des prédatrices, elles aussi. Fallait-il que les Alphas se sentent ainsi face aux Omégas ? Suivre sa nature de tous ses boyaux n'était dans dans les habitudes de Norma, et cette dernière se reprit avec un sang froid qui impressionnerait nombre d'Alphas.

Pourtant elle le sentait, ce cœur qui battait la mesure à l’unisson du sien. Ce battement qui s'arrimait au sien, ce regard qui s'accrochait à ses yeux comme un bateau arrivant à bon port. Une sensation de familiarité la prit rapidement, comme si elle connaissait ce jeune homme depuis très longtemps ; c'était le cas. Était-ce seulement car il était son Âme-Sœur ? La quadragénaire cessa de penser un instant en voyant l'Oméga s'approcher d'elle avant de reculer. L'envie de lui ouvrir les bras en grand la mordit aux reins mais elle n'en fit rien, demeurant monolithique et silencieuse entre les deux vieilles étagères. Norma ne reprit conscience que lorsque quelque chose heurta son poitrail, lui occasionnant un simple haut-le-corps sans qu'elle ne bouge réellement. Le livre tomba mollement entre eux et un silence général emplit la pièce, seulement coupé par le bruit des pas de la bibliothécaire, poignardant le sol de ses talons et sa démarche d'oiseau échassier. Norma tourna lentement la tête vers sa collègue qui déjà s'excusait de son entrée. La Chouette ouvrit alors les yeux et la foudroya du regard sans ouvrir la bouche, prise d'une bouffée de brutalité sans objet. Il se lisait dans le jaune de ses yeux une colère sourde, la sensation d'être interrompue dans quelque chose de vital, le besoin de marquer et protéger son territoire, de... protéger son Oméga. Elle serra les poings sans rien dire, les phalanges de ses grosses mains blanchies sous la tension.

"C'est vous qui faites le plus de bruit, miss Crane", sa langue claque, le verbe dur sans vraiment le voiloir. Il y a ce mépris silencieux dans sa voix, qui tait son nom mais montre toutes ses couleurs. Norma finit par se radoucir, parce qu'il n'était pas dans sa nature de se montrer si directement agressive. "J'y veillerai." Mais pour autant, elle ne s'excusa pas, ou ne s'excusa pas pour le jeune homme et préféra se pencher lentement sur le livre pour le ramasser et en lire le titre alors que l'Oméga se remit à parler. Elle le considéra en silence, le visage radoucit d'une expression souriante et un peu niaise. "Rien d’important", lui répondit la Chouette avec une indulgence maternelle quand il lui demanda si elle avait dit quelque chose. Il n'avait rien écouté ; c'était mignon, tout comme ses bredouillements penauds, son indécision entre fuir et rester et le fait qu'il allait partir sans le livre qu'il était venu chercher. Son odeur de prunier était si forte qu'elle manqua de tourner la tête de l'Alpha qui demeurait de fer face à tout ce qu'il lui occasionnait surement sans le savoir.

Norma ne se rendait parfois pas compte de tout l'espace que prenait son grand corps, et la situation était si étrange et prenante qu'elle y pensa encore moins, bouchant involontairement le passage au jeune homme. C'était comme si, inconsciemment, elle lui interdisait de partir. Si elle voulait bien se décaler ? Bien sûr que non, au fond. Mais polie et surtout consciente de ce qui se passait, la quadragénaire se poussa à contrecœur, se fendant d'un soupir révélateur sans pour autant dire quoi que ce soit. Elle lui tendit le livre qu'il était venu chercher, d'un geste un peu trop sec pour être honnête. "N'oubliez pas votre livre." Et puis, comme la plaie et le couteau, la bouffée de domination intrinsèque à son genre reprit Norma malgré toute sa bonne volonté, fixant le jeune homme dans les yeux en entrouvrant son regard mordoré de chouette aux aguets. Un regard silencieux, mais d'un silence éloquent. Elle lui sourit avec un air amical et faussement nonchalant. A l'intérieur, Norma était comme un canard qui pédalait sous la surface. Comme la chouette qu'elle était, le regard perçant sur tous les détails de la personne qui lui faisait face. Les mains calleuses, le teint pâle, l'élocution particulière. Les détails du visage, les signes du regard, imprimant l'Oméga dans sa mémoire au fer rouge. Ses yeux n'étaient plus que des fentes dorées aux pupilles étrécies quand la révélation la heurta de plein fouet.

"Gayle ?" Norma prononça ce prénom à mi(voix, comme un secret qu'il fallait garder. Un secret venu du passé, d'une importance capitale. "Gayle Fitzroy, c'est vous ?"

C'était la malédiction d'avoir une bonne mémoire, et la tête froide en toute circonstance. L'odeur lui semblait familière mais bien plus forte que dans ses souvenirs. Le regard du jeune homme qui évoquait un écho lointain, celui d'un garçon qui jouait avec un de ses enfants, les rares fois où elle se trouvait à la demeure familiale. Elle se souvint de lui dans un éclair de lucidité qui manquait de naturel et de fluidité, peut-être en raison de la nature du jeune homme. Pourquoi se souvenait-elle de lui si brusquement ? Fallait-elle réellement qu'elle s'écarte de son chemin ou au contraire qu'elle le bloque dans un coin ? Ne sachant que faire, Norm fit ce qui lui semblait être le plus raisonnable à l’instant T : ne pas se montrer menaçante, et s'écarter sur le côté pour tenter de ne pas effrayer le jeune homme auquel elle ne posa aucune autre question, mise à quia par la réalisation de son identité. [/b]
Norma Tillinghast
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